Sur mon trajet professionnel...

Publié le par l'ulcéré

Je ne suis jamais totalement satisfait de mes articles. Je trouve qu'il manque de dimensions littéraires. Je n'arrive pas à transcrire exactement mes pensées quant à notre vie tropicale. C'est vrai que faire un récit du passé n'est pas simple. Plus le temps passe, plus les souvenirs sont déformés. C'est vrai qu'en ce moment, j'ai tendance à les sublimer tant professionnellement, je suis en souffrance. A Mayotte, j'ai vécu un feu d'artifice professionnel, un arc-en-ciel d'émotions, une palette de couleurs journalière incroyable. Et ça commençait dès le matin. Le trajet de Kwalé au collège de Bandrélé durait en gros une demi-heure. Je partais à six heures du mat pour y être à 6H30. On ne peut jamais prévoir exactement le temps de trajet, trop d'incertitudes sur la route. Il y avait toute sorte d'imprévus et j'aimais ce trajet. Tantôt on longeait la mer, tantôt on traversait des villages, tantôt on roulait sur une route sinueuse au milieu de la forêt. Chaque matin et chaque après-midi apportaient son lot de surprises, de vues loufoques, de conduites à risques des plus débiles, des objets ou animaux à éviter, d'un arbre au milieu de la chaussée, d'un éboulement de terre, d'un barrage, d'un camion éjectant une fumée noire irrespirable qu'on ne pouvait pas doubler, de taxis brousse s'arrêtant n'importe où et surtout n'importe quand, de makis perchés sur la ligne téléphonique, de civettes écrasées, seul moyen de les voir!!!, de cette terre rouge, de cette eau si bleue, de ces visages souriants suppliants qu'on les prenne en stop, de ces étalages de légumes et de fruits, de ces ponts à une voie, de ce soleil aveuglant le matin, de plomb l'après-midi, de cette activité matinale débordante.... Je me rappelle assez précisément de cette
















route, partant du lotissement de Kwalé, refaite à neuf la dernière année jusqu'à la route principale longeant la rivière et le terrain de foot.



 Je tournais alors à droite, direction le sud et tout de suite, première embûche, trouver le moment adéquat pour traverser le pont de Kwalé, vieux pont en fer digne d'Eiffel à une seule voie qui déversait chaque matin, du sud, un flot ininterrompu de voitures qui allaient sur Mamoudzou. Mon objectif, tous les matins, était de m'engouffrer sur le pont sans provoquer un embouteillage car je n'étais pas du côté prioritaire et c'était un vrai casse-tête que de trouver le bon moment pour passer. Il m'est arrivé de m'engager et qu'une voiture en face s'engage aussi!!!!!!! Là, arrêté au milieu du pont, face à face, avec des voitures derrière, bonjour l'angoisse... Parfois, la police était obligée d'intervenir.
















Une fois passé, je traversais le premier village, tzoundzou 2 avec son lotissement SIM de toutes les couleurs, puis, après le passage d'une côte, je traversais une petite plaine où se trouvait la SCAM, entreprise productrice d'oeufs. Je longeais une mangrove,
puis  montais au milieu de la forêt et  redescendais  en serpentant vers le carrefour de Tsararano : direction plein sud, passant devant la boulangerie industrielle et les étalages de fruits et de légumes ;


                

                



puis direction Dembeni en traversant le nouveau pont ; arrivée devant la poste et la mairie ; le petit marché ; puis tout droit vers Iloni ; le dispensaire. La route bifurque à droite et laisse à sa gauche le terrain de foot, plus loin,  le collège, deux ans d'existence. La première année à Bandrélé, j'avais tous les élèves de Dembeni.






Je continuais la route en remontant légèrement, passant devant le chemin menant au nouveau lotissement où habitent Bruno et Thérèse puis après un ou deux kilomètres, j'arrivais à une des grandes lignes droites de l'île, très dangereuse, car les gens y roulaient très vite et surtout, c'était l'un des seul endroit pour doubler. D'ailleurs, il y a eu quelques morts à cet endroit.




Au bout de cette ligne droite, le village d'Hajangua, avec sa terre rouge et ses deux grands virages dont un renforcé par des centaines de pneus.
















Entre les deux virages, encore un étalage de fruits et de légumes.



Puis je m'engageais de nouveau sur une petite plaine où se trouvait un troupeau de vache, oui, oui, de vaches et non de zébus. D'ailleurs le proprio avait même un tracteur et il n'y en a pas beaucoup à Mayotte. Je remontais alors en laissant à gauche le chemin de la plage du phare marqué par d'énormes baobabs













puis j'arrivais et traversais le petit village
de pêcheurs d'Hamouro.
Je continuais la route en ayant une vue superbe
sur le lagon, la plage de sakouli et son hôtel.





Juste après l'entrée de l'hôtel, s'offrait à ma vue un magnifique panorama de la baie de Bandrélé, du lagon et parfois au loin de l'îlot de sable blanc...
Ensuite, j'arrivais à Nyambadao. J'ai toujours adorer ce nom, sa sonorité musicale. J'arrivais après un dernier kilomètre de petites cultures vivrières à ma destination : Bandrélé,
sa traversée , le dispensaire, le restaurant le ZAM ZAM,

puis bifurquant à gauche dans le village,













l'arrivée devant le collège et sa cocoteraie...



















Que d'images. J'avais toujours dit que je fixerais la caméra sur le tableau de bords de Titine, ma 309, d'ailleurs qui roule encore, et que je ferais un film sur le trajet. Mais voilà, je ne l'ai pas fait, toujours à remettre au lendemain, ça m'apprendra...

Publié dans sensations

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