Retour d'outre tombe...

Publié le par l'ulcéré


Un coucher de soleil à travers les branches d'un baobab... Toujours et encore des souvenirs nostalgiques, des images accrochées à jamais à mon coeur, des petits instants si paisibles, si intemporels. Je sens encore la légère brise de ce soir là, le contentement béat, la joie paisible, ce moment totale d'abandon à l'immédiat, tous les sens en éveil maximal. Ce fragment d'un passé tellement présent qu'il m'habite, qu'il me submerge. Il me suffit de regarder cette image et de fermer les yeux. J'entends crépiter les braises d'un petit feu allumé avec des brindilles de palétuvier. Je sens les effluves salées de l'océan indien. J'entends au loin les cris aiguës des roussettes qui se chamaillent. j'enfonce mes doigts dans ce sable si fin, répétant ce geste à l'infini, plongé dans mes pensées heureuses. Je vois ces ombres chinoises qui se dessinent sur l'eau, un beau lever de lune qui nous illuminent de ses reflets argentés. Quelques vaguelettes viennent se reposer sur la plage. Quelques minutes d'infini, de pur bonheur, de ces minutes où plus rein n'existe que cette brise légère dans nos tête.

Mais comme il faut bien se sustanter, que le corps crie famine, je me rapproche du petit faré où on est installé. Tout est suspendu pour éviter nos amis les insectes rampants. Sur la table, une bouteille suivie d'une autres, un peu de vin rouge, un petit rhum coco et des castels bien sûr, bien fraîches. Il fait toujours aussi lourd, aussi chaud, torse nu même à 22 heures. Une journée inoubliable derrière nous, l'âme paisible de celui qui a bien vécu, sûr d'avoir vécu des moments impérissables, certain que ces souvenirs seront éternels et donc heureux simplement d'exister. Ce moment où la gorgée bien fraîche d'une bière est un d'un exquis, où on se plonge naturellement dans le regard des amis, point de longs discours, des sourires, des yeux luisants dans la nuit qui éclairent nos vies. Et puis ce besoin de toucher, cet envie tactile une main sur l'épaule, une étreinte, un bisou... Je me rappelle de ces couchers de soi dans des tentes igloos qui étaient tout sauf froides... Ces nuits si étoilées que nul tissu ne pouvait s'y soustraire, ce calme arboré qui nous faisait prendre ces quelques vaguelettes pour d'énormes vagues...

Et puis, ces levers de soleil, cette chaleur devenant insupportable dans la tente. Le corps engourdi des abus sensoriels de la veille, attiré irrémédiablement par l'eau. Sept heure du mat, palmes, masques et tuba et aller voir la faune marine se réveiller, se réveiller avec elle progressivement, lentement, très lentement, tout doucement pour garder à jamais ces sensations. Rester flotter pendant des secondes qui s'égrainent à l'infini. Une fois cette faim sensorielle sustentée, sortir de l'eau, s'ébrouer tel un chien et prendre un petit café. J'avoue que je garde un souvenir émue de ma première clop ces matins là, assis face au lagon, les pieds caressant ce sable si fin, si doux. Je pensais à toutes celles et ceux avec qui j'aurai aimé partager ces petits instantanés de bonheur. Avec certains et certaines oui, avec d'autres non, c'est à toutes celles et ceux qui n'ont pas pu venir sur ces plages à qui je pense aujourd'hui. J'aurais tant aimé plonger mon regard dans le votre  dans un moment comme celui-là. Je me rappelle trop de regards splendides, de bonheurs béats, de sourires du coeur...!!!! Qu'est-ce que j'ai été heureux de voir des personnes heureuses. J'en garde un souvenir ému. Bisous à tous.










Publié dans sensations

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