Mémoires d'outre nature...

Publié le par l'ulcéré





        
Depuis deux jours, de nouveau, j'ai l'hibiscus qui nous offrent de magnifiques fleurs dans la maison, même avec le manque de soleil, il arrive à nous contenter. La nature exubérante de Mayotte m'a envahit. J'ai encore toutes ces racines de bougainvillier, d'hibiscus, d'alamanda et d'autres encore qui poussent dans mon coeur. J'ai un regret malgré tout, celui de ne pas avoir eu un jardin plus conséquent... Pour cela, il aurait fallu avoir une maison en pleine nature mais isolée donc grandement susceptible d'être cambriolée... J'aurais pu embaucher un gardien mais financièrement, ça ne l'aurait pas fait et je n'ai pas voulu prendre de risques avec les enfants... Dommage car j'aurais pu faire mon petit jardin extraordinaire comme nous l'a chanté le fou.

Sur cette photo, c'est un beau bougainvillier. On avait un jardinier dans le lotissement qui taillait, et pour tailler, il taillait, toujours et encore. Il tondait l'herbe, quand il y en avait, avec une debroussailleuse, il ratissait de temps en temps les feuilles de bambou qui s'agglutinaient en un grand tapis et il taillait tout ce qui était à sa portée. Il faut dire que tout pousse tellement rapidement que le taillage est important si on ne veut pas être vite envahi mais quand même, il taillait souvent avant qu'il faille tailler, du coup, certains arbustes n'arrivaient même plus à être en fleurs!!!
En plus il suffisait qu'il n'aime pas certaines personnes du lotissement pour tailler, voire même couper carrément les arbustes...!!! Un jour il a coupé un bougainvillier qui était grand comme au moins cinq fois celui-là. Il avait eu un différent avec les locataires, et de retour du boulot, ils n'avaient plus qu'un tronc!!!! Franchement, ça m'a trop fait rigoler car certains le prenait vraiment pour un con. Certes, il bossait à la mahoraise mais franchement, un boulot physique à Mayotte avec la chaleur étouffante, il fallait le faire et quand il tondait avec une grosse débroussailleuse bien lourde quatre heures d'affiler, il était bien courageux. Et puis, moi, il m'avait à la bonne, d'ailleurs, tous les mahorais et anjouanais nous aimaient bien. Je lui ai donné deux ou trois fois un coup de main notamment quand après des tempêtes tropicales, les bambous se cassaient et tombaient. Il fallait les couper, et les transporter dans le ravin de derrière. Vous en voyez au fond de la photo. Les bambous faisaient au moins quinze mètres de haut.

En tout cas, je demandais au jardinier de me laisser fleurir le bougainvillier et voilà ce que ça donnait... Tous les matins, je me levais, allait sur la varangue, buvait un petit café et contemplait cet arbuste violet. Je pouvait fixer les plantes autour de la maison pendant plusieurs minutes plusieurs fois par jour, je finissais toujours par y repérer quelques choses, notamment les petits caméléons mahorais... Le souvenir d'autres bougainvillier me vient quand je repense à notre voyage de noces en Grèce sur les îles. Ces couleurs sur les maison blanches sur fond de ciel bleu. C'est dommage qu'à Mayotte, les gens ne fleurissent pas plus leurs maisons. Les mahorais n'ont pas cette habitude de l'esthétisme. Il faut dire à leur décharge que les maisons ne sont pas encore grillagées et que les chèvres en liberté bouffent tout ce qui pousse dans les villages. C'est entrain de changer, puisque des arrêtes communaux obligent maintenant les propriétaires de chèvres à les enfermer dans des enclos. Peut-être que les mahorais vont commencer à fleurir leur maison comme ça l'est à La Réunion. Je l'espère, cet aspect des choses et une prise de conscience sur l'environnement ( surtout les poubelles) et l'île sera magnifique.

Publié dans plantes

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